jeudi 17 avril 2014

Ressenti de riverains 3


PROJET DE METHANISATION A OUROUX, UNE FAUSSE BONNE IDEE


Deux regards sur ce projet : celui du citoyen ouroutis lambda puis celui du chasseur de primes paysan du Haut-Beaujolais.

Le citoyen ouroutis

A l'heure où une fermeture de classe pour la rentrée prochaine ne fait plus de doute, ce projet va-t-il inciter la venue de nouvelles familles?
Ouroux se dit village d'accueil, d'autres entreprises seront-elles tentées par l'aventure?
Le tourisme vert, avec plusieurs chambres d'hôtes sur la commune, des gîtes -privés et communaux- ne risquent-ils pas une perte de fréquentation?
Le projet de l'imprimerie est en genèse depuis 2008 : quel est le véritable épilogue?
Ce projet peut-il, doit-il justifier à lui seul l'implantation proposée?
Quels seront les papiers de cette imprimerie : des livres, des magazines, de la pub? Si c'est de la pub, merci pour l'approche environnementale...
Le chauffage collectif est-il réellement appréhendé dans une approche globale? Des bâtiments communaux sont dispersés çà et là sans véritablement obéir à une réflexion sur le long terme. Est-ce qu'une mairie et une école qui peuvent toutes deux fermer dans un futur proche suffisent comme débouché principal?
Qu’en est-il du devenir du regroupement de communes? Est-il d'ores et déjà acté que le bâtiment de la mairie d'Ouroux sera le futur lieu commun des communes concernées?
A l'heure du surendettement du pays, ne faut-il pas lever le pied sur ces projets colossaux qui ne se révèlent rentables qu'à  grands renforts de subventions?
Le bilan carbone : quel sera-t-il? Des déjections animales transportées une première fois, déchargées sur une plateforme, manipulées pour alimenter la cuve, puis après dégagement des gaz, manipulées de nouveau, rechargées, retransportées, qui plus est, susceptibles de ne pas être tout de suite épandues si les conditions de portance du sol ne la permettent pas : neige, fortes précipitations, etc.
Cela va entraîner une hausse de la consommation de GNR à l'échelle de chacune des exploitations, ce qui est contradictoire au vu des enjeux pétroliers.
Pourquoi vouloir bouleverser le relatif équilibre entre Ouroutis de souche et nouveaux venus? Au nom de quelles prérogatives les premiers devraient-ils passer en force aux dépens des seconds?
Pourquoi vouloir anéantir la quiétude du village?

Le chasseur de primes du Haut-Beaujolais

Mettons-nous dans les bottes d'un porteur du projet méthanisation : chacun a une bonne raison de vouloir se lancer : installer un jeune, transmettre une exploitation plus rentable, rentabiliser un outil qui ne l'est pas en l'état actuel, bref, c'est une réponse économique à un présent agricole qui ne satisfait pas en l'état les porteurs de ce projet. N'est-il pas encore temps avant de se lancer dans ce projet de s'interroger sur les gains d'efficacité économique à atteindre à l'échelle de chacune des exploitations?
Qu’en sera-t-il alors du taux d'endettement de chacune?
Le cas échéant, est-ce à dire qu'un futur paysan du Haut-Beaujolais ne pourra ni s'installer ni reprendre une exploitation s'il ne s'adonne pas à la méthanisation : est-ce ici la nouvelle voie de la diversification?
Les subventions vont encore une fois biaiser les jeux et les pigeons auront toujours les pieds dans le fumier...
Combien de techniciens de chambre d'agriculture vont se targuer d'un savoir-faire acquis après une formation à l'emporte-pièce -encore un autre marché à saisir- et pouvoir se reconvertir ainsi du jour au lendemain faute d'agriculteurs-éleveurs? Et le système va perdurer avec ses acteurs...
Quand EDF va se targuer de produire de l'électricité verte à grand renforts de spots publicitaires coûteux pour séduire le CAC40, qui va vraiment payer le prix fort?
La récolte des couverts végétaux va encore alourdir le bilan carbone catastrophique de cette entreprise.
Ne risque-t-on pas de tendre vers une nouvelle source de tension sur le foncier agricole?

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