samedi 9 août 2014

Ignorance ou désinformation ?



À propos du projet de méthaniseur collectif de SAS Grosne Biogaz sur les rives de la Grosne à Ouroux et de son site www.methagrosne.fr



Lors de la «concertation» du 10 Juillet, les dés étaient pipés. En effet, le but affiché de SAS Grosne Biogaz était : « Recueillir, sur les 4 thèmes [odeur, son, transport, paysage, NDR] les craintes, les questions, les propositions.
La synthèse qui sera remise aux participants, aidera Grosne Biogaz à faire évoluer son projet... »
Il s'agissait exclusivement de faire évoluer ce projet, pas de le remettre en cause.
La manœuvre était manifeste. Il semble que toute la démarche de ce projet soit de la même veine.

 

Pompiers pyromanes


www.methagrosne.fr annonce : « Nos fumiers produisent du méthane. Ce gaz a un effet sur le réchauffement climatique 24 fois supérieur au gaz carbonique (CO2). Piéger et utiliser ce méthane, c'est réduire l'effet de serre. Grâce à la méthanisation, c'est 815 tonnes d'équivalent CO2 qui sont en moins dans l'atmosphère…».
D’après leurs chiffres, leurs fumiers dégageraient naturellement 815 t/24h = 34 tonnes de méthane.
Or avec leur méthaniseur, c'est environ 300 tonnes qui en seraient produites.
En effet, leur production électrique annuelle annoncée (1096 Mwh) et à raison d'environ 0,3 kg de CH4 par kwh électrique utilisera 1096 X 0,3 = 330 tonnes de méthane environ.
Certes, ce méthane devrait être brûlé dans le cogénérateur, fournissant électricité et chaleur.
Mais que fait-on de cette chaleur en été ?
Le simple bon sens voudrait que le cogénérateur soit arrêté. Et alors, le méthane sortant de la cuve, qu'en fait-on ? On le stocke ?
Attention aux pertes dans l'atmosphère, qui rejetteront précisément, ce gaz à effet de serre tant décrié par www.methagrosne.fr !
Quant au risque d'explosion, c'est aux voisins de le gérer ? Les porteurs du projet habitent tous à plusieurs kilomètres du site… 

N'y-a-t-il donc pas d'autre solution pour les fumiers de ferme ?  
Le compostage en est une.
Rappelons brièvement qu’il nécessite juste quelques gestes simples : un émiettement du fumier, sa disposition en tas aérés de forme pyramidale ou en andains de hauteur inférieure à quelques mètres et un retournement au bout de quelques semaines.
C'est tout, et ça se fait à la ferme !
La fermentation aérobie y est ainsi favorisée, minimisant la formation de méthane qui résulte, elle, d'une fermentation anaérobie.
 

Des sols maltraités


Continuons sur l'aspect agronomique.
SAS Grosne Biogaz annonce qu’elle va : « produire des digestats sans odeurs agréés en agriculture biologique et qui ont des valeurs fertilisantes supérieures au fumier pour nourrir les champs.»

Évoquons rapidement les odeurs : comment comprendre que les digestats riches en azote ammoniacal volatil puissent être sans odeurs ?
« Agréés en agriculture biologique » ? Effet d’annonce mais c’est une nouvelle fois aller vite en besogne. Nous vous renvoyons à ce sujet à un article concernant le statut juridique du digestat en France : « A ce jour, les digestats de méthanisation sont considérés comme des déchets par le code de l'environnement en raison de leur provenance d'installations classées au titre de la réglementation des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE). Leur utilisation en tant que fertilisant n'est possible que dans le cadre de plans d'épandages contrôlés, le statut de déchet en interdisant la commercialisation et la libre circulation (…) L'obtention du statut de « produit » est subordonnée à une homologation en tant que matières fertilisantes ou supports de culture (…). L'instruction des demandes est conduite par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, Anses. Au terme de cette instruction, qui peut durer de 6 à 8 mois, l'Anses transmet son avis au ministre de l'Agriculture qui peut délivrer une homologation ou une autorisation provisoire de quatre ans. » (CF. http://www.campagnesetenvironnement.fr/methanisation-faire-evoluer-le-statut-juridique-des-digestats-6459.html)

La question qui se pose ici est celle de la réelle valeur agronomique des digestats.
Les affirmations péremptoires de SAS Grosne Biogaz
, celle ci-dessus et la suivante : « Le digestat a des propriétés presque identiques au fumier pour nourrir le sol » sont bien loin de faire l'unanimité dans le monde agricole.

Les digestats, résidus de fumiers ou de plantes ayant, par passage au méthaniseur, libéré du méthane (CH4), sont très appauvris en carbone (C), donc en matière organique. Or c’est précisément cette matière organique qui est nécessaire aux sols pour s'humifier (faire de l’humus) et s'associer à l'argile, garantissant ainsi leur fertilité et leur résistance à l'érosion (CF. : Chambre d'agriculture 67 : La fertilité des sols : l'importance de la matière organique www.bas-rhin.chambagri.fr/fileadmin/documents/Environnement-Innovation/AB/Guide_des_amendements_organiques_CA67.pdf).

SAS Grosne Biogaz poursuit ainsi :
« La seule différence (avec le fumier, NDR), c’est que l’azote qu’il contient est ammoniacal, donc directement assimilable par les plantes, ce qui évite les pertes s’il est épandu au sol au moment où la plante peut l’absorber ».

 

Restaurer les sols et diminuer le CO2 atmosphérique


Selon l'agronome Claude Bourguignon, la quantité moyenne de matière organique des sols en Europe, a déjà chuté d'un taux de 4 % en 1950 à 1,6 % de nos jours ! (CF. : www.dailymotion.com/video/x19e8vp_que-faire-arte-reponse-de-claude-bourguignon-et-lydia-bourguignon-08-01-2014_tech)

Puisque la matière organique des sols a chuté à 1.6 %, dégageant une grosse quantité de CO2, il serait au contraire possible de la restaurer ce qui diminuerait la quantité de gaz à effet de serre (CO2) dans l’atmosphère : « (…) l’agriculture n’a pas besoin d’azote mais de carbone (…) » Claude Bourguignon (CF. https://www.youtube.com/watch?v=K7wbDr_P8NU – 15’30) ce carbone provient/proviendra de l’atmosphère.

Une élévation de 2 % de cette matière organique représente approximativement 60 à 80 tonnes de matière organique supplémentaire par hectare, soit un tonnage du même ordre de grandeur de CO2 qui serait retiré de l’atmosphère (CF. : Chambre d'agriculture 67 : La fertilité des sols : l'importance de la matière organique www.bas-rhin.chambagri.fr/fileadmin/documents/Environnement-Innovation/AB/Guide_des_amendements_organiques_CA67.pdf)
Les digestats sont très minéralisés, leur utilisation sera délicate, voire difficile, pour éviter les lessivages d'azote ammoniacal dans les eaux souterraines et de rivière. En ce sens, épandre du digestat n'est pas a priori faciliter la tâche de l'agriculteur. C’est plutôt dégrader encore plus la qualité des eaux déjà bien affectée par des pratiques agricoles tels les recours répétés voire systématiques aux herbicides, le glyphosate entre autres, produit actif du round up de la firme américaine Monsanto (CF. : Le monde selon Monsanto de Marie-Monique ROBIN).

Les digestats ont un effet sur la structure des sols qui restera en tous cas délétère.
 
   

Le méthaniseur augmenterait encore la quantité de CO2 de l'atmosphère

 

La baisse supplémentaire de la quantité de matière organique des sols se traduira par une augmentation de taux de CO2 en provenance de ce carbone que jusqu'à présent, ils contenaient encore.

Ajoutons le CO2 émis par la consommation des 5 000 ou 10 000 litres de fuel qui seraient nécessaires pour le transport des matières jusqu’au méthaniseur et le retour dans les fermes des digestats ainsi que pour leur épandage « savant» dans les champs.

Nous sommes loin des prétentions de SAS Grosne Biogaz sur la réduction des gaz à effet de serre et de la consommation énergétique…

 

Faire du système de chauffage de la commune un cas de réelle transition énergétique


Toujours sur www.methagrosne.fr, pouvons-nous lire : « Créer une synergie entre village et méthanisation ».
C'est assez mal engagé de ce côté-là, semble-t-il...
Qui en veut vraiment, de ces transports multi-quotidiens et à longueur d'année, de tous ces fumiers, près du village ?
Pas grand monde et à juste raison en ce qui concerne les nuisances.

La question des économies sur le budget chauffage de la commune (actuellement environ 40 000 litres de fuel par an) est une autre juste raison de s'opposer au méthaniseur.


Car pour un coût moindre, il existe des centrales de cogénération à bois (plaquettes) de puissance 45 kw électrique. Elles consomment 1kg de bois par heure et par kw électrique (www.holz-kraft.de).
La puissance thermique délivrée est de 120 kw, soit celle correspondant aux besoins de chauffage des bâtiments communaux.
Si l'on considère bien sûr que le chauffage n'est nécessaire que sur la partie froide de l'année, la moitié par exemple, la consommation de bois serait alors de 24 h X 183 jours dans l’année X 45 kg de bois = 198 tonnes de bois.
C'est la production annuelle d'une trentaine d'hectares de forêts mi- feuillues, mi- résineuses dans notre région.
Ce système qui donnerait une production électrique annuelle de 198 Mwh, aurait certainement un coût inférieur à la seule subvention (360 000 euros) escomptée par les promoteurs du méthaniseur. Voilà une bonne occasion de faire des économies d'argent public.


Malgré toutes les précautions langagières de SAS Grosne Biogaz, ce sont bel et bien 15 ha de cultures qui seront tous les ans dédiés à la méthanisation.

 
Si ces agriculteurs n'ont rien à faire de ces terres, qu’elles soient boisées ! Tout en les régénérant, cela contribuera à terme à l'approvisionnement énergétique local.
Les arbres produiront du bois, dont du bois-énergie, avec des bienfaits écologiques sur tout l’écosystème, notamment sur la qualité des eaux, ce que n'apporteront jamais les cultures énergétiques, bien au contraire.
Bien sûr, on pourrait aussi cultiver ces terres pour l'alimentation humaine ou les céder à des agriculteurs désireux de le faire.
 

Autre possibilité : cultiver plus pour l'alimentation animale au lieu d'importer pour cela des protéagineux venant de l'autre bout du monde (Brésil, Argentine notamment). Dans ces pays, les habitants, les paysans, sont chassés de leurs terres par de très gros investisseurs qui cultivent sans aucune considération environnementale et humaine, d'immenses étendues de soja par exemple, à destination des marchés européens de l'alimentation animale.
D'ailleurs dans ce débat, la question de notre surproduction tout comme de notre surconsommation de produits animaux, notamment des viandes, mérite aussi d'être posée.

Enfin, en ce qui concerne la production électrique, 1m² de panneaux photovoltaïques dans notre région fournit environ 100 à 120 kwh/an d’électricité.

Moins d'un hectare de ces panneaux fournirait autant d'électricité que le méthaniseur de SAS Grosne Biogaz… à comparer aux quelques 500 à 1000 ha des agriculteurs de SAS Grosne Biogaz.
 

Il y a, dans nos campagnes, certainement beaucoup mieux à faire qu'implanter des méthaniseurs...

dimanche 20 juillet 2014

Histoire du pré de la Tallebarde

     

              Que nous apprend la Grosne…  





                   … au pré de la Tallebarde ?




 Pour le savoir,  nous disposons de deux véritables cartes au trésor : 

                                       la carte  d'État Major de 1822...




                                                     et le cadastre de 1825.

Ces cartes nous enseignent que le pré était traversé par un canal ( bief ) et comportait une retenue d'eau qui alimentait le bâtiment de la tannerie et corderie ( anciennes fonctions de la Tallebarde ).


L'agrandissement du système d'écluses, cerclé en rouge sur la carte, montre comment circulait l'eau sur la Grosne :


1 : écluse de débit sur la Grosne

2 : bassin ( lavoir, différentes fonctions suivant les époques )

3 : écluse du bief vers la Tallebarde


     Descendons dans la rivière pour y retrouver les traces de ces aménagements :



    Le même système de barrage et d'écluses vu sous un autre angle :   


Ce système extrêmement ingénieux de gestion et d'utilisation de l'eau remonte    certainement à l'époque romaine, et à des temps plus anciens encore, à mettre en relation avec les pierres "cyclopéennes" du chemin du Bûcheron.

 On retrouve des pierres taillées, autrefois appareillées, et qui supportaient les  ouvrages en bois des écluses.




 

                                       Ci-dessous, pierre d'écluse et son fer ... 


… et de beaux vestiges de l'aménagement des berges, tout cela le long du pré de la Tallebarde. 




                       À quoi ressemble une écluse en fonctionnement ?

 En voici un exemple récent sur une rivière semblable à la Grosne.                      Il faut imaginer que, ne serait-ce qu'il y a deux siècles, la Grosne charriait beaucoup plus d'eau qu'aujourd'hui.




Tous ces aménagements, à cet emplacement-là, pour quoi faire ?                   

Pour réguler le cours de la rivière … et alimenter le bief de la Tallebarde.

En amont du barrage de l'écluse, l'encaissement du lit de la Grosne montre combien la retenue pouvait être importante.




À quoi pouvait ressembler le bief de la Tallebarde ?

Sur 100 mètres en pente douce et régulière, le canal d'amenée ou bief, dirigeait l'eau vers un bassin.

 Ce canal devait être autrefois en terre, empierré par endroits.                               Puis l'eau repartait du bassin sur 80 mètres en direction d'un sas appelé le biradé, sorte de déversoir. L'eau contournait alors le bâtiment de la Tallebarde pour alimenter plus loin un autre bief, comme nous le montre le cadastre de 1825.









Cette page  laisse à penser que le pré de la Tallebarde renferme plus de secrets qu'on ne pourrait l'imaginer.

En effet, passé la représentation moyenâgeuse du site, c'est à dire maisons en bois, tannerie, activités diverses liées à l'eau ... la découverte de petits bouts de poterie néolithique révèle une occupation très ancienne des lieux.



De plus, le dégagement immédiat du pré sur un point élevé, "Gros bois", conforte la thèse de l'établissement d'un village gaulois au pied d'une montagne qui a dû servir d'oppidum ( point haut fortifié ) en des temps reculés.

Ce coin de rivière, ce terrain, cette bâtisse ne sont pas des lieux anodins. Ils ont une véritable histoire. Méritent-ils d'être désormais dévolus à des aires de stockage de fumiers et de lisiers,  cogénérateur et autre méthaniseur ?     

Ne devons-nous pas respecter leur intégrité et nous aventurer à la recherche de ces mystères qui constituent un vrai patrimoine ?



                                                             Par Olivier Albert pour le CPVVGO

samedi 19 juillet 2014

"Concertation" organisée par la SAS Grosne Biogaz - 10 juillet 2014



Cinq documents

  • l'invitation lancée par la SAS Grosne Biogaz

  • la réponse du Comité de Protection et de Valorisation de la Grosne Orientale

  • le compte-rendu de ces ateliers par les représentants du CPVVGO

  • l'article paru dans Le Progrès

  • l'article paru dans Le Patriote Beaujolais

     

        L'invitation lancée par la SAS Grosne Biogaz

     

     

     

 

La réponse du CPVVGO

Monsieur le Président, Monsieur le Directeur de SAS Grosne Biogaz,

Nous accusons réception de votre lettre d’information remise aux habitants des communes d’Ouroux, Saint Mamert et Avenas.
Vous écrivez que la qualité des relations entre les habitants est pour vous une priorité, que ces relations se sont détériorées et que vous n’avez pas assez mesuré l’importance de la concertation avec la population.
Jusque-là, nous sommes d’accord avec vous.
Mais ce projet ayant cinq ans, tout porte à croire que vous vous seriez bien passés de cette concertation si le CPVVGO n’avait pas fédéré l’opposition contre le lieu choisi.

Votre projet bureaucratique et privé comporte trop d’éléments ayant des conséquences sur la vie des habitants d’Ouroux : 

Nuisances inhérentes à une unité de méthanisation :
  • Danger : risque d’explosion - il s’agit de méthane
  • Nuisances sonores, olfactives, visuelles
  • Dégradation sanitaire    
  • Nuisances liées au transport et stockage des effluents
  • Nuisances liées au transport et stockage des sortants
Impacts qu’engendre cette unité de méthanisation au lieu-dit la Tallebarde :
  • Danger : Route Départementale 18 très fréquentée : à 10 mètres de l’unité
  • Dégradation d’un site classé ZNIEFF 1
  • Perte de la qualité de vie de la population : proximité immédiate du village (cimetière à 150 mètres, école à 400 mètres, église à 520 mètres)
  • Perte de la qualité de vie des riverains : 9 foyers dans un rayon de 50 à 220 mètres
  • Perte de la valeur immobilière du patrimoine
  • Dégradation du paysage et de l’intérêt touristique de la région (gîtes communaux et privés, chemin des Pèlerins de Saint Jacques de Compostelle)
Coût et pérennité :
  • Pertinence d’un réseau chaleur dans la commune ?
  • Garantie sur 15 ans de vos capacités à assurer les volumes agricoles nécessaires au fonctionnement du méthaniseur qui inquiète plus qu’elle ne rassure.
Discutées ou non, les remarques ci-dessus révèlent des analyses, questionnements et divergences lourdes de conséquences.

Concernant votre proposition de rencontre du réseau associatif le 10 juillet :
  • Vous arrêtez les thèmes : bruit, odeur, paysage et circulation.
  • Vous placez le débat en-deçà de vos responsabilités, des questions et inquiétudes que provoque votre projet.
  • Vous écartez de fait une partie de la population n’adhérant pas au réseau associatif.
  • Vous rendez la participation difficile en raison du jour choisi : un jeudi matin.
  • Vous décidez d’autorité des participants, de leur nombre et vous imposez un médiateur choisi ou validé par vos soins.
La qualité de vie des habitants de la Vallée de la Grosne et la beauté du village d’Ouroux ne doit pas être sacrifiée par le lieu choisi à l’entrée nord du village. La méthanisation doit s’implanter ailleurs.

Une réelle concertation pourrait commencer sur cette base.

Veuillez agréer, Monsieur le Président et Monsieur le Directeur de SAS Grosne Biogaz, l’assurance de nos salutations distinguées.


Compte-rendu des ateliers par les représentants du CPVVGO

  •  Salle multi-activités d’Ouroux – de 9h30 à 12h00
  • Associations et structures présentes :  Anim’Ouroux, Fédération de Chasse, Association Sportive de la Grosne, Club des Anciens, CPVVGO, SAS Grosne Biogaz, Chambre d’Agriculture, Confédération Paysanne, Communauté de Communes, Beaujolais Vert, Cantine, Parents d’élèves, FDSEA, Direction Départementale des Territoires, Conseil Général
Le modérateur qui a introduit ces rencontres, s’est voulu, nous semble-t-il, rassurant dans  ses interventions. En fin de matinée, il a déclaré que l’objectif de cette réunion était de recueillir nos contributions pour "avancer".
SAS Grosne Biogaz a assuré que ces réflexions seraient prises en compte.
Dans tous les ateliers, les participants (et parfois en majorité) se sont prononcés en faveur du changement de lieu comme solution aux problèmes. 


Atelier transport

Représentant le CPVVGO : Louis C.

Nous étions environ une quinzaine dans cet atelier animé par un représentant de la Chambre d'Agriculture. Chacun des participants s’est présenté, j’ai distribué notre document présentant le point de vue du CPVVGO.
Sur des post-it, chaque participant a écrit ses craintes concernant le transport lié à l'activité de méthanisation.

 Craintes notamment exprimées :
  • nuisances sonores de ces transports 
  • encombrement du village et de ses alentours 
  • dangers liés à cette circulation 
  • gaspillage de gasoil
Ensuite, tour à tour, l'animateur nous a fait exposer devant le groupe chacune de ces craintes. Il collait les papiers correspondants au fur et à mesure sur le tableau en groupant ensemble ceux qui étaient semblables ou presque.Ensuite, de la même manière, on devait proposer des solutions... à ces craintes.  

Solutions que j’ai exprimées :  

  • pas  de méthaniseur 
  • compostage à la ferme 
  • ne pas investir de lourdes sommes dans un système (le méthaniseur) qui ne correspond qu'à un standard agricole actuel et sera vite inadapté.

D'autres gens ont aussi exprimé des doutes sur :
  • la pérennité 
  • la fiabilité, la viabilité d'un tel appareil
J'ai également mis en doute l'efficacité de cet appareil (pour produire de l'énergie).

Bien des gens ont émis les mêmes sortes de craintes. A mon sens, l'enseignement de cette matinée : d'autres personnes que ceux du CPVVGO s'inquiètent des nuisances occasionnées par ce projet.

Enfin, par atelier, une synthèse de ces "contributions" a été donnée à l’ensemble des participants par une médiatrice ou un médiateur présent dans chaque groupe.

On s’interroge sur le fait que l’on demande aux habitants de trouver des solutions aux problèmes qu’occasionnerait l’installation d’une méthanisation à l’entrée nord du village.

Atelier bruit

Représentant le CPVVGO : Mathilde J.

 Craintes exprimées par l’ensemble des personnes inscrites dans l’atelier :
  • Quels seront les bruits générés dans le village et sur le site par le transport des matières entrantes et celui des matières sortantes ? 
  • Quelle sera la fréquence des trajets ? (on évoque le chiffre de 7 à 8 rotations par jour, 1095 heures par an soit environ 3 heures par jour, en travaillant 7 jours sur 7 !) 
  • Quels seront les bruits générés sur le site par les infrastructures existantes ? Le cogénérateur est généralement cité comme la source principale de bruit, mais le CPVVGO cite l’exemple de Lescheroux, où l’assainisseur d’air, situé à l’extérieur du bâtiment, était particulièrement bruyant. On évoque également les ventilateurs, en citant cette fois le ronflement des ventilateurs de la SCOFF, gênant jusqu’au Carruge à l’époque où la fromagerie était en activité. 
  • Quels seront les bruits générés par la circulation et les manœuvres des véhicules sur le site, les manipulations et le transfert des matières (pompes à lisier, clapets, bip-bip de recul, bruits mécaniques, hydrauliques…) ? 
  • Comment les nuisances sonores seront-elles évaluées ? Les installations classées dont relève ce projet de méthanisation sont soumises à réglementation, mais le bruit est généralement mesuré à sa source, depuis le point d’émission, (65 décibels pour le cogénérateur, nous dit-on)  non à sa réception. On rappelle la configuration géographique particulière du site, encaissé, au pied de la montagne de Gros-Bois, et le phénomène d’écho et d’amplification du bruit observé à Ouroux. 
  • Dans l’évaluation des nuisances, comment prendre en compte la permanence du bruit émis sur le site par les infrastructures elles-mêmes, dont les moteurs et turbines fonctionnent 24 h sur 24 ? 
  • Le représentant du Beaujolais Vert soulève le problème de la maintenance : comment vérifier régulièrement qu’il n’y a pas dégradation dans le temps, augmentation des nuisances en raison de l’obsolescence du site et du matériel associé ? 
  • Un membre du club des Anciens demande si Ouroux pourra conserver son label « Village d’accueil » avec une telle infrastructure à son entrée nord.
Solutions proposées par l’ensemble des personnes inscrites à l’atelier : 
  • Trouver un autre site (on rappelle que 9 à 11 familles sont directement impactées par la méthanisation). 
  • Enterrer le site au maximum. 
  • Planter une double haie d’arbres tout autour du site pour absorber les sons. 
  • Construire tout autour du site un mur anti-bruit paysager du type de ceux qui sont construits en bordure de rocades à Lyon par exemple. 
  • Faire appel à une société spécialisée dans les mesures du bruit et réaliser des tests décibels sur le site, autour du site et jusqu’en limite de perception des bruits pour évaluer le véritable impact sonore d’une telle installation. 
  • Limiter le nombre de rotation des véhicules transportant les matières, en utilisant de plus grosses remorques. 
  • Grosne Biogaz évoque la possibilité d’utiliser des véhicules fonctionnant au gaz, plus silencieux. 
  • Une participante indique la nécessité d’employer dans la construction et le choix des véhicules du matériel de qualité, peut-être plus coûteux mais plus performant dans la maîtrise des bruits. 
  • Le représentant du Beaujolais Vert propose que l’un des membres de Grosne Biogaz soit référent en matière de bruit et puisse être un interlocuteur en cas de problème de nuisances sonores. 
  • Le représentant du Beaujolais Vert propose que Grosne Biogaz se mette en relation avec des unités de méthanisation existantes pour évaluer l’impact sonore, les problèmes rencontrés et les solutions envisagées par les sociétés concernées.
 Atelier Paysager
Représentant le CPVVGO : Viviane A.

Ma participation à cet atelier m’a permis de mesurer les nombreuses interrogations et suggestions des Ouroutis quant à la méthanisation.
A l’évidence, le projet ne laisse personne indifférent.
Ces interrogations et suggestions ont certainement été relevées par les institutionnels, également présents autour de la table. Elles portaient principalement sur :
  • le changement du lieu choisi (des Ouroutis ont aussi clairement affirmé leur opposition au lieu choisi, l’un l’a d’ailleurs écrit à Grosne Biogaz) 
  • l’architecture 
  • l’intégration paysagère : la végétalisation, un arboretum sur le site.
A notre table, le représentant de Grosne Biogaz était à l’écoute, il a été facile de dialoguer avec lui.
La Direction Départementale des Territoires a proposé de « chercher plusieurs autres lieux pour la méthanisation ». Lorsque la DDT étudie un dossier, est prise en compte l’acceptation ou non du projet par la population.  


Atelier odeurs

Représentant le CPVVGO : Gérard G.

Craintes exprimées par l’ensemble des personnes inscrites à l’atelier :
  • En raison de la configuration géographique particulière de notre vallée,  les habitants redoutent la circulation de différentes odeurs (œuf pourri et autres) portées par les vents dans le couloir nord-sud, soit en direction d’Ouroux, soit en direction du Razay, selon les cas. 
  • Des habitants du Razay, qui subissent des odeurs récurrentes liées à la présence des poulaillers près de chez eux, insistent sur la forte nuisance que cela représente, au point que la seule solution est parfois de quitter les lieux. La méthanisation ne sera-t-elle pas une nouvelle source de nuisances ? 
  • Concernant la santé humaine, les gaz qui peuvent s’échapper de telles installations engendrent des maux de tête, des vomissements et des douleurs à la poitrine (un participant cite des témoignages de riverains de méthanisations recueillis sur Internet). 
  • Dans la traversée du village d’Ouroux, concernée par les lisiers et fumiers provenant de 8 fermes, on craint des odeurs liées au trafic et aux pertes éventuelles de matières  (remorques mal étanchéifiées, matières collées aux roues, véhicules mal nettoyés). Le Razay est concerné par les lisiers et fumiers provenant de 2 fermes (au total, environ 170 tonnes par semaine circuleront sur les routes). 
  • La manipulation sur le site des effluents agricoles, le remplissage des aires de stockage et du digesteur risquent de générer des odeurs. 
  • La propreté du site sera-t-elle garantie par un nettoyage systématique des aires de roulage après manipulation des effluents ? 
  • On craint la prolifération des mouches sur les fumiers et lisiers entreposés sur le site. 
  • A moyen ou long terme, on craint une dégradation des installations qui favoriserait la multiplication des nuisances olfactives.
Solutions proposées par l’ensemble des personnes inscrites à l’atelier :
  • Utiliser des nez électroniques (capteurs installés de manière définitive) détectant les odeurs échappées de la méthanisation pour avertir la maintenance et résoudre le problème. 
  • Couvrir les remorques qui transportent les fumiers et vérifier leur étanchéité. 
  • Grosne Biogaz précise que, dans sa conception, le remplissage du digesteur sera fait par une vis sans fin, et non par manipulation humaine. 
  • Assurer une bonne maintenance des infrastructures pour éviter toute fuite de gaz (H2S) et toute émanation polluante. 
  • Trouver un site plus adapté impactant moins d’habitants, moins de riverains (solution proposée par la majorité des participants du groupe).

 Du côté de la presse

  • Article paru dans Le Progrès

 




 


  • article paru dans Le Patriote Beaujolais