Les remous de la Grosne
La Grosne est habituée à voir des projets industriels qui tombent à l'eau. Elle se souvient d'une carrière qui n'a pas été ouverte face à une forte opposition notamment à Ouroux, qu'elle traverse sereinement en maternant ses écrevisses à pieds blancs. Aujourd'hui, elle découvre un projet de méthanisation agricole. POUR BIEN COMPRENDRE LA PROBLÉMATIQUE CONSULTEZ LES ARCHIVES DU BLOG. 2 nouveaux articles. Pétition en ligne "voir juillet"
vendredi 20 mars 2015
Des hommes, le fil de la pierre et le bon cours de la rivière
Le cadastre de 1825 : une véritable carte au trésor pour qui veut connaître l’histoire de la Grosne à la Tallebarde.
Sur 100 mètres en pente régulière, le pré était traversé par un étroit canal (bief) qui amenait l'eau vers un bassin ; elle repartait alors en direction du bâtiment de la tannerie et corderie (actuelle maison de la Tallebarde). L'eau contournait ensuite la bâtisse pour alimenter plus loin un autre bief.
Si l’on descend dans la rivière, on y trouve encore des traces liées à ces aménagements : ce sont des pierres taillées, autrefois appareillées, et qui supportaient les ouvrages en bois des écluses destinées à réguler le cours de la rivière alimentant le bief, son bassin, son déversoir ... le bâtiment de la Tallebarde, et les terrains au-delà.
Ce système ingénieux de gestion et d’utilisation de l’eau remonte certainement au Moyen Âge et permet d’imaginer le site à l’époque (maisons en bois, tannerie, activités diverses liées à l’eau…). Mais la découverte de bouts de poteries gauloises révèle une occupation encore plus ancienne des lieux, tout comme les pierres cyclopéennes du chemin du Bûcheron et un menhir découvert aux Chassagnes. Le dégagement immédiat du pré sur un point élevé – Gros-Bois –, conforte la thèse de l’établissement d’un village gaulois au pied de cette montagne qui a dû servir d’oppidum (point haut fortifié) en des temps reculés.
A moitié bouché par une argile épaisse (en lien avec la fameuse catastrophe de la Croix de l’Etang, où une partie d’Ouroux fut noyée sous les eaux ?) il partait du Pont de la Grosne, sur 80 mètres, en direction de l'Aye, route de Monsols. Malheureusement, cet ouvrage remarquable n'a pas résisté aux pelleteuses.
Bien que l'histoire d'Ouroux soit marquée par la présence de l'eau, celle-ci « s'égare » parfois sur les documents officiels et en subit les dommages ... Par exemple un ruisseau, mal répertorié sur la carte, se trouve dans la réalité du terrain au pied de la station d'épuration de la Scoff. En 2014, la police de l'eau et la DDT sont intervenues pour rectifier cette erreur de tracé et déclarer en cours d'eau ce ruisseau qui descend de Gros-bois dans le pré de la Tallebarde.

Dans nos belles contrées nous sommes toujours un peu en retard ... mais face à de tels fourvoiements, nous pourrions prendre un peu d'avance ! Cette rivière classée et son cours d'eau, ce pré et cette bâtisse ne sont pas des lieux banals : ils appartiennent à l'histoire d'Ouroux, à sa physionomie, à son identité profonde. Aires de stockage de fumier et de lisier, cuves, méthaniseur et autre cogénérateur n'y ont pas leur place.
Olivier Albert pour le CPVVGO
Photos complémentaires Le cours d'eau et sa ripisylve
Partons des étangs qui figurent sur la carte et suivons le cours d'eau
photos réalisées en période de très faible pluviométrie
Traversons la route et passons dans le pré de la Tallebarde
Inscription à :
Articles (Atom)