Cinq documents
l'invitation lancée par la SAS Grosne Biogaz
la réponse du Comité de Protection et de Valorisation de la Grosne Orientale
le compte-rendu de ces ateliers par les représentants du CPVVGO
l'article paru dans Le Progrès
l'article paru dans Le Patriote Beaujolais
L'invitation lancée par la SAS Grosne Biogaz

La réponse du CPVVGO
Monsieur le Président, Monsieur le Directeur de SAS Grosne
Biogaz,
Nous accusons réception de votre lettre d’information remise
aux habitants des communes d’Ouroux, Saint Mamert et Avenas.
Vous écrivez que la qualité des relations entre les
habitants est pour vous une priorité, que ces relations se sont détériorées et
que vous n’avez pas assez mesuré l’importance de la concertation avec la
population.
Jusque-là, nous sommes d’accord avec vous.
Mais ce projet ayant cinq ans, tout porte à croire que vous
vous seriez bien passés de cette concertation si le CPVVGO n’avait pas fédéré
l’opposition contre le lieu choisi.
Votre projet bureaucratique et privé comporte trop
d’éléments ayant des conséquences
sur la vie des habitants d’Ouroux :
Nuisances inhérentes à une unité de
méthanisation :
- Danger : risque d’explosion - il
s’agit de méthane
- Nuisances sonores, olfactives, visuelles
- Dégradation sanitaire
- Nuisances liées au transport et stockage des
effluents
- Nuisances liées au transport et stockage des
sortants
Impacts qu’engendre cette unité de méthanisation au lieu-dit la Tallebarde :
- Danger : Route Départementale 18 très
fréquentée : à 10 mètres de l’unité
- Dégradation d’un site classé ZNIEFF 1
- Perte de la qualité de vie de la
population : proximité immédiate du village (cimetière à 150 mètres, école
à 400 mètres, église à 520 mètres)
- Perte de la qualité de vie des riverains :
9 foyers dans un rayon de 50 à 220 mètres
- Perte de la valeur immobilière du patrimoine
- Dégradation du paysage et de l’intérêt touristique
de la région (gîtes communaux et privés, chemin des Pèlerins de Saint Jacques
de Compostelle)
Coût et pérennité :
- Pertinence d’un réseau chaleur dans la commune ?
- Garantie sur 15 ans de vos capacités à assurer
les volumes agricoles nécessaires au fonctionnement du méthaniseur qui inquiète
plus qu’elle ne rassure.
Discutées ou non, les remarques ci-dessus révèlent des
analyses, questionnements et divergences lourdes de conséquences.
Concernant votre
proposition de rencontre du réseau associatif le 10 juillet :
- Vous arrêtez les thèmes : bruit, odeur, paysage et circulation.
- Vous placez le débat en-deçà de vos responsabilités, des questions et inquiétudes que provoque votre projet.
- Vous écartez de fait une partie de la population n’adhérant pas au réseau associatif.
- Vous rendez la participation difficile en raison du jour choisi : un jeudi matin.
- Vous décidez d’autorité des participants, de leur nombre et vous imposez un médiateur choisi ou validé par vos soins.
La qualité de vie des habitants de la Vallée de la Grosne et la beauté du village d’Ouroux ne doit pas être sacrifiée par le lieu choisi à l’entrée nord du village. La méthanisation doit s’implanter ailleurs.
Une réelle concertation pourrait commencer sur cette base.
Veuillez agréer, Monsieur le Président et Monsieur le
Directeur de SAS Grosne Biogaz, l’assurance de nos salutations distinguées.
Compte-rendu des ateliers par les représentants du CPVVGO
- Salle multi-activités
d’Ouroux – de 9h30 à 12h00
- Associations et structures
présentes : Anim’Ouroux, Fédération de Chasse,
Association Sportive de la Grosne, Club des Anciens, CPVVGO, SAS Grosne Biogaz,
Chambre d’Agriculture, Confédération Paysanne, Communauté de Communes,
Beaujolais Vert, Cantine, Parents d’élèves, FDSEA, Direction Départementale des
Territoires, Conseil Général
Le modérateur qui a introduit ces rencontres, s’est voulu, nous semble-t-il, rassurant dans ses interventions. En fin de matinée, il a
déclaré que l’objectif de cette réunion était de recueillir nos contributions pour
"avancer".
SAS Grosne Biogaz a assuré que ces réflexions
seraient prises en compte.
Dans
tous les ateliers, les participants (et parfois en majorité) se sont prononcés
en faveur du changement de lieu comme solution aux problèmes.
Atelier transport
Représentant
le CPVVGO : Louis C.
Nous étions environ une quinzaine dans cet
atelier animé par un représentant de la Chambre d'Agriculture. Chacun des
participants s’est présenté, j’ai distribué notre document présentant le point
de vue du CPVVGO.
Sur des post-it, chaque participant a
écrit ses craintes concernant le transport lié à l'activité de méthanisation.
Craintes notamment exprimées :
- nuisances sonores de ces transports
- encombrement du village et de ses
alentours
- dangers liés à cette circulation
- gaspillage de gasoil
Ensuite, tour à tour, l'animateur nous a
fait exposer devant le groupe chacune de ces craintes. Il collait les papiers
correspondants au fur et à mesure sur le tableau en groupant ensemble ceux qui
étaient semblables ou presque.Ensuite, de la même manière, on devait
proposer des solutions... à ces craintes.
Solutions que j’ai exprimées :
- pas de méthaniseur
- compostage à la ferme
- ne pas investir de lourdes sommes dans un
système (le méthaniseur) qui ne correspond qu'à un standard agricole
actuel et sera vite inadapté.
D'autres gens ont aussi exprimé des
doutes sur :
- la pérennité
- la fiabilité, la viabilité d'un tel
appareil
J'ai également mis en doute l'efficacité
de cet appareil (pour produire de l'énergie).
Bien des gens ont émis les mêmes sortes de craintes. A mon sens, l'enseignement de cette matinée : d'autres personnes que ceux du CPVVGO s'inquiètent
des nuisances occasionnées par ce projet.
Enfin, par atelier, une synthèse de ces "contributions" a été donnée à l’ensemble des
participants par une médiatrice ou un médiateur présent dans chaque groupe.
On s’interroge sur le
fait que l’on demande aux habitants de trouver des solutions aux problèmes
qu’occasionnerait l’installation d’une méthanisation à l’entrée nord du
village.
Atelier
bruit
Représentant
le CPVVGO : Mathilde J.
Craintes exprimées par
l’ensemble des personnes inscrites dans l’atelier :
- Quels seront les bruits générés dans le
village et sur le site par le transport
des matières entrantes et celui des matières sortantes ?
- Quelle sera la fréquence des trajets ? (on évoque le chiffre de 7 à 8
rotations par jour, 1095 heures par an soit environ 3 heures par jour, en travaillant 7 jours sur 7 !)
- Quels seront les bruits générés sur le site
par les infrastructures
existantes ? Le cogénérateur
est généralement cité comme la source principale de bruit, mais le CPVVGO cite
l’exemple de Lescheroux, où l’assainisseur
d’air, situé à l’extérieur du bâtiment, était particulièrement bruyant. On
évoque également les ventilateurs,
en citant cette fois le ronflement des ventilateurs de la SCOFF, gênant
jusqu’au Carruge à l’époque où la fromagerie était en activité.
- Quels seront les bruits générés par la circulation et les manœuvres des véhicules
sur le site, les manipulations et le transfert des matières (pompes à lisier, clapets, bip-bip de recul,
bruits mécaniques, hydrauliques…) ?
- Comment les nuisances sonores seront-elles évaluées ? Les installations
classées dont relève ce projet de méthanisation sont soumises à réglementation,
mais le bruit est généralement mesuré à sa source,
depuis le point d’émission, (65 décibels pour le cogénérateur, nous
dit-on) non à sa réception. On rappelle la configuration géographique particulière
du site, encaissé, au pied de la montagne de Gros-Bois, et le phénomène d’écho et d’amplification du
bruit observé à Ouroux.
- Dans l’évaluation des nuisances, comment
prendre en compte la permanence du
bruit émis sur le site par les infrastructures elles-mêmes, dont les
moteurs et turbines fonctionnent 24 h
sur 24 ?
- Le représentant du Beaujolais Vert soulève le
problème de la maintenance :
comment vérifier régulièrement qu’il n’y a pas dégradation dans le temps, augmentation des nuisances en raison de
l’obsolescence du site et du matériel associé ?
- Un membre du club des Anciens demande si
Ouroux pourra conserver son label « Village d’accueil » avec une
telle infrastructure à son entrée nord.
Solutions proposées par
l’ensemble des personnes inscrites à l’atelier :
- Trouver
un autre site (on rappelle que 9 à 11 familles sont
directement impactées par la méthanisation).
- Enterrer
le
site au maximum.
- Planter une double haie d’arbres tout autour du site pour absorber les sons.
- Construire tout autour du site un mur anti-bruit paysager du type de ceux
qui sont construits en bordure de rocades à Lyon par exemple.
- Faire appel à une société spécialisée dans les mesures du bruit et réaliser des tests
décibels sur le site, autour du site et jusqu’en
limite de perception des bruits pour évaluer le véritable impact sonore
d’une telle installation.
- Limiter
le nombre de rotation des véhicules transportant les matières,
en utilisant de plus grosses remorques.
- Grosne Biogaz évoque la possibilité
d’utiliser des véhicules fonctionnant au
gaz, plus silencieux.
- Une participante indique la nécessité
d’employer dans la construction et le choix des véhicules du matériel de qualité, peut-être plus
coûteux mais plus performant dans la maîtrise des bruits.
- Le représentant du Beaujolais Vert propose
que l’un des membres de Grosne Biogaz soit référent
en matière de bruit et puisse être un interlocuteur en cas de problème de
nuisances sonores.
- Le représentant du Beaujolais Vert propose
que Grosne Biogaz se mette en relation
avec des unités de méthanisation existantes pour évaluer l’impact sonore,
les problèmes rencontrés et les solutions envisagées par les sociétés
concernées.
Atelier
Paysager
Représentant le
CPVVGO : Viviane A.
Ma
participation à cet atelier m’a permis de mesurer les nombreuses interrogations
et suggestions des Ouroutis quant à la méthanisation.
A
l’évidence, le projet ne laisse personne indifférent.
Ces
interrogations et suggestions ont certainement été relevées par les
institutionnels, également présents autour de la table. Elles portaient
principalement sur :
- le
changement du lieu choisi (des Ouroutis ont aussi clairement
affirmé leur opposition au lieu choisi, l’un l’a d’ailleurs écrit à Grosne
Biogaz)
- l’architecture
- l’intégration
paysagère : la végétalisation, un arboretum sur le site.
A
notre table, le représentant de Grosne Biogaz était à l’écoute, il a été
facile de dialoguer avec lui.
La
Direction Départementale des Territoires a proposé de « chercher plusieurs
autres lieux pour la
méthanisation ». Lorsque la DDT étudie un dossier, est prise en compte l’acceptation ou non du projet par la population.
Atelier
odeurs
Représentant le
CPVVGO : Gérard G.
Craintes exprimées par
l’ensemble des personnes inscrites à l’atelier :
- En raison de la configuration géographique particulière de notre vallée, les habitants redoutent la circulation de
différentes odeurs (œuf pourri et autres) portées par les vents dans le couloir
nord-sud, soit en direction d’Ouroux, soit en direction du Razay, selon les
cas.
- Des habitants du Razay, qui subissent des odeurs récurrentes liées à la présence
des poulaillers près de chez eux, insistent sur la forte nuisance que cela représente, au point que la seule solution
est parfois de quitter les lieux. La méthanisation ne sera-t-elle pas une nouvelle source de nuisances ?
- Concernant la santé humaine, les gaz qui peuvent s’échapper de telles
installations engendrent des maux de
tête, des vomissements et des douleurs à la poitrine (un participant
cite des témoignages de riverains de méthanisations recueillis sur Internet).
- Dans la traversée
du village d’Ouroux, concernée par les lisiers et fumiers provenant de 8
fermes, on craint des odeurs liées au trafic
et aux pertes éventuelles de matières (remorques mal étanchéifiées, matières
collées aux roues, véhicules mal nettoyés). Le Razay est concerné par les lisiers et fumiers provenant de 2 fermes
(au total, environ 170 tonnes par semaine circuleront sur les routes).
- La manipulation
sur le site des effluents agricoles, le remplissage des aires de stockage
et du digesteur risquent de générer des odeurs.
- La propreté
du site sera-t-elle garantie par un nettoyage systématique des aires de
roulage après manipulation des effluents ?
- On craint la prolifération des mouches sur les fumiers et lisiers entreposés sur
le site.
- A moyen ou long terme, on craint une dégradation des installations qui
favoriserait la multiplication des nuisances olfactives.
Solutions proposées par
l’ensemble des personnes inscrites à l’atelier :
- Utiliser des nez électroniques (capteurs installés de manière définitive)
détectant les odeurs échappées de la méthanisation pour avertir la maintenance
et résoudre le problème.
- Couvrir
les remorques qui transportent les fumiers et vérifier leur étanchéité.
- Grosne Biogaz précise que, dans sa
conception, le remplissage du digesteur
sera fait par une vis sans fin, et non par manipulation humaine.
- Assurer une bonne maintenance des infrastructures pour éviter toute fuite de
gaz (H2S) et toute émanation polluante.
- Trouver un site plus adapté impactant moins d’habitants, moins de riverains
(solution proposée par la majorité des participants du groupe).
Du côté de la presse
- article paru dans Le Patriote Beaujolais